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L’Imaamât

Projet lancé en 2017 par le CFCM pour encadrer la formation des imaams de France. Il a ensuite été repris en 2020 par le gouvernement français sous le nom de « Loi contre le séparatisme » devenu ensuite « Chartes des imams » (Le Figaro).

Mais pourquoi un tel projet à l’égard des imaams et des musulmans de France de manière générale ?
Pour ne pas parler que de l’islam, qui est devenu le sujet principal des médias et l’obsession des différents gouvernements successifs, nous allons plutôt nous concentrer sur L’Imaamat. De sa signification, son rôle et de son importance dans l’islam et pour les musulmans.

Qu’est-ce un Imaam ?

L’imaam est, etymologiquement, le guide. Celui qui est devant, montre le chemin, précède les autres, le responsable d’un groupe humain. Le terme est utilisé dans le Quran pour désigner les prophètes ainsi que ceux qui ont guidé les croyants après eux. Dans l’entendement, il est compris comme celui qui dirige les prières communes, célèbres les mariages et délivres des sermons, notamment ceux du vendredi. S’il est rétribué pour cette fonction dans certains pays, en tant que « imaam-fonctionnaire », en France et dans nombre de pays, son salaire incombe parfois aux fidèles. Mais, il est généralement bénévole, n’attendant que d’Allaah sa récompense, ici-bas comme dans l’au-delà. Pour exercer cette fonction, aucun diplôme n’est requis, même si la compétence et la piété restent les qualités à réunir chez celui qui est appelé à transmettre l’islam.

Comment est nommé un Imaam ?

L’imaam devrait être désigné par ses coreligionnaires, et non par un groupe de pression politique ou religieux, et encore moins auto-proclamé, conformément à l’éthique musulmane qui veut que « l’on ne donne pas le pouvoir à celui qui le demande ». Ce dernier aura à coeur de satisfaire un projet personnel sans redouter les conséquences de la prise de responsabilités qui lui vaudra le jour j, l’humiliation s’il n’a pas été de ceux qui ont craint leur Seigneur en donnant à chacun son droit. Or, le plus savant de la communauté qu’il guide, l’imaam, devrait aussi être celui qui craint le plus Allaah, comme cela est affirmé dans le Quran.

Quel rôle joue t-il ?

L’imaam devrait jouer le rôle de dirigeant de la structure qui l’emploie, bénévolement ou contre salaire. C’est dans cet esprit que dans l’islam matinal, le terme était employé pour désigner naturellement le chef de la communauté qui dirigeait aussi les prières à la mosquée, de droit. Occupé par ses lourdes charges au sommet de l’État, il se faisait souvent remplacer par la direction des offices tout en gardant la prérogative, notamment lors de la prière des deux fêtes où le message pouvait avoir un impact politique certain.

« On ne donne pas le pouvoir à celui qui le demande »

Si « l’imaam-fonctionnaire » ne saurait prétendre à une fonction autre que cultuelle, dans le contexte de la séparation du culte et de l’État, comme en France, l’imaam devrait exercer aussi la direction de l’association qui dirige la mosquée, sous peine d’assister aux nombreux problèmes récurrents inhérents à la direction bicéphale dont les mosquées sont coutumières. En effet, au président de ladite association de charge de donner les directives, comme le lui octroie les statuts mais, des les faits, c’est l’imaam qui est reconnu par les fidèles qu’il côtoie plus et aide au quotidien. Malgré donc la « bonne volonté » de ce dernier, il n’est pas rare que des conflits naissent, alimentés par les égos et les ragots, chaque fois que Dieu est oublié et que Satan s’empare des fils d’Adam.

Bien que les deux fonctions ne requièrent pas les mêmes compétences et qualités humaines, l’idéal serait de disposer d’un « Imaam-président » bénévole, souvent mal interprété comme un « cumul des mandats » ou « soif de pouvoir, pour le bien de la communauté. À défaut du candidat idéal, le bon gestionnaire déléguera l’imaamât à plus compétent en matière religieuse, le plus important au final, la structure n’étant qu’un moyen pour arriver au but, l’agrément divin.

 

Vos réactions 1réaction(s)

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    Chemssedine 3 juillet 2022

    Salam une petite coquille :
    En effet, au président de ladite association de charge de donner les directives, comme le lui octroie les statuts mais, des /DANS/ les faits, c’est l’imaam qui est reconnu par les fidèles […] Qu’Allah vous rétribue pour vos efforts

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