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Quand on oublie que les mots ont un sens…

« La Nouvelle Union Française est un parti politique nouvellement créé qui a pour mission d’intervenir dans tous les domaines de la société française comme par exemple: la famille, l’éducation, l’économie, de lutter contre les discriminations dont sont victimes les populaires de la communauté musulmane. De défendre également le droit de nos concitoyennes musulmanes à porter le voile en toutes libertés. Lorsque je dis, en toute liberté, j’entends par là, le droit de ses femmes musulmanes à vivre librement leur foi sans restriction notamment dans la vie politique. »

Telle est la présentation que se donne un nouveau parti politique, la Nouvelle Union Française, crée le 8 mai 2010. Le parti se présente clairement comme un parti musulman, c’est-à-dire un parti politique défendant les intérêts des musulmans.

Une chose m’a immédiatement frappé lorsque j’ai découvert l’existence de cette formation politique : son nom. « Nouvelle Union Française », et, plus particulièrement, « Union Française ».

On doit le rappeler ici, l’Union Française est la structure qui a succédé à l’Empire Colonial Français lors de l’adoption de la Constitution de la IVe République, le 27 octobre 1946. Ne pouvant plus maintenir un Empire Colonial en l’état, au vu de la progression du principe d’auto-détermination des peuples et du mouvement de décolonisation, la France a fait le choix de substituer son ancien Empire par une nouvelle Union.

Théoriquement, la rupture devait être totale : on passait d’un Empire fondé sur la domination politique et militaire de la Métropole, pour l’exploitation économique de l’Empire à son profit, à une Union reposant sur l’égalité des peuples et leur volonté commune, d’après le Préambule de la Constitution de 1946, de « développer leurs civilisations respectives, accroître leur bien-être et assurer leur sécurité. »

nouvelle union française

En pratique toutefois, cette Union s’avérait être uniquement un Empire renommé. Présidé de droit par le chef de l’Etat français, elle marquait clairement la domination française. Le Préambule de la Constitution de 1946 affirmait d’ailleurs clairement que « Fidèle à sa mission traditionnelle, la France entend conduire les peuples dont elle a pris la charge à la liberté de s’administrer eux-mêmes et de gérer démocratiquement leurs propres affaires. » On se situait toujours dans la logique de la mission civilisatrice de la France, fondement du précédent Empire, pour bâtir une nouvelle institution néo-coloniale.

Ces rappels historiques effectués, on comprendra surement l’émoi suscité chez moi par cette dénomination partisane : voilà des gens qui proposent ni plus ni moins que de prendre le nom d’une structure néo-coloniale pour, ironie du sort, défendre des populations dont l’histoire est marqué par la colonisation et dont le traitement actuel est souvent guidé par des préjugés issus de la colonisation.

Au final, on peut se demander si les fondateurs de la Nouvelle Union Française ne sont pas, consciemment ou inconsciemment, les continuateurs d’une certaine pensée néo-coloniale visant à faire des musulmans des supplétifs d’un système politique qui les domine et méprise par ailleurs.

Que les musulmans doivent faire entendre leurs voix, personne n’en doute, personne n’en conteste la nécessité, voire l’urgence. Toutefois, il m’apparait clairement qu’intégrer la scène politique française en tant que « parti musulman » pour y parvenir est une erreur stratégique fondamentale. Existe-t-il un parti politique juif ? Un parti politique catholique ? Si l’on souhaite influer sur un système, encore faut-il comprendre les rouages de ce système. Penser qu’un parti bâti sur une base religieuse va avoir une influence relève d’une utopie criminelle, criminelle car elle risque de renforcer la méfiance à l’égard de la communauté musulmane. Que cette dernière soit organisée, cultivée et puissante économiquement : cela suffira amplement pour que le système politique soit à l’écoute de ses revendications.

En choisissant de se nommer « Nouvelle Union Française », les tenants de cette formation politique ont clairement oublié que les mots ont un sens. Sens qui en fait, au mieux, une illusion comique, et, au pire, une inconscience coupable.

Al-Saffâh

Vos réactions 10réaction(s)

  • 1

    […] Ce billet était mentionné sur Twitter par cheikh O. cheikh O a dit: Bon article mais avec bémol sur la fin… RT @TrouveTaMosquee: Quand on oublie que les mots ont un sens… – http://tinyurl.com/24fx6zf […]

  • 2
    Ch3ikh 11 juillet 2010

    Salam alaykome

    juste pour vous dire qu’il existe un parti chrétien, le parti de Christine boutin le PCD (Parti Chrétien Démocrate) 😉 sinon bon article, sauf sur la fin ou je mettrai un bémol…

  • 3
    Perrin 11 juillet 2010

    Je ne comprend pas le sens de votre article. Vos propos sont excessifs. Vous parlez de parti musulman, mais lorsque je me suis rendu sur se site à aucun moment cela a été dit. Défendre les musulmans vous suffit à les qualifier de parti musulman. D’autre part, vous acceptez qu’il y est le parti de christine boutin « Les démocrates chrétiens » a point d’en oubliez l’existence, mais vous refuseriez un parti musulman « quelle partialité de votre part ». J’espére que vous reviendrai à un comportement plus mesuré.
    En ce qui me concerne, je suis ravi de voir que se parti existe cela prouve que notre démocratie ne va pas si mal et je suis heureux que les couleurs de la français soit présente.

  • 4
    Al-Saffâh 12 juillet 2010

    Salam aleykoum,

    Avant toute chose, merci d’avoir pris quelques instants pour me lire : en accord ou en désaccord, l’essentiel est susciter le débat et d’ouvrir la discussion.

    @Ch3ikh, vous avez tout à fait raison de mettre en avant le parti chrétien-démocrate de Christine Boutin, c’est un point de comparaison intéressant.

    Pour ma part, je ne considère pas que ce parti, en dépit de son nom, soit un véritable parti politique chrétien.

    Pour bien me faire comprendre, je préciserai ici que, selon moi, un parti chrétien est un parti qui soit a pour objet la défense des intérêts exclusifs des chrétiens, soit a pour finalité la promotion de la religion chrétienne dans le cadre public.

    Or, lorsqu’on va sur le site du parti en question, comme je l’ai fait pour Nouvelle Union Française, on ne trouve pas de mention à ces éléments. Au contraire, on trouve une référence à des valeurs relativement générales, sans référence à une communauté religieuse ou à un texte religieux particulier.

    A titre d’exemples, on peut citer ici les 6 piliers du parti de Christine Boutin :

    « •Le respect de la dignité de toute personne humaine de sa conception à sa mort naturelle avec une attention particulière portée aux plus fragiles et aux plus démunis ;
    •L’ordre public et la sécurité des personnes ;
    •La promotion de l’initiative privée et de la liberté ;
    •Le soutien de la famille et l’exercice effectif de la solidarité ;
    •La sauvegarde de l’identité de la France et de son rayonnement en Europe et dans le monde ;
    •L’engagement en faveur d’un développement durable au service des personnes. »

    Pour ma part, je ne vois rien qui fasse référence explicitement à un parti « chrétien ». J’invite bien sur toutes les personnes intéressées à aller voir le site du parti chrétien-démocrate, pour confirmer ou infirmer mes dires : http://www.partichretiendemocrate.fr/index.php/le-projet/le-projet/le-projet-du-parti-chretien-democrate-pour-la-france-du-21eme-siecle

    Voilà pourquoi j’aurai tendance à ne pas mettre sur le même plan le parti chrétien démocrate, qui défend un projet de société global non affilié à une communauté religieuse ou à un texte religieux, et la Nouvelle Union Française, qui énonce clairement sa volonté de défendre les musulmans.

    @Perrin, il y a comme une contradiction dans votre critique, que je trouve par ailleurs tout à fait légitime et digne d’intérêt.

    En effet, vous commencez par dire que rien ne peut permettre de dire que la Nouvelle Union Française est un parti musulman. Vous dites ensuite qu’il est partial d’accepter un parti chrétien et non un parti musulman : implicitement vous semblez admettre que la Nouvelle Union Française est bien un parti musulman.

    Je l’ai dit et je le réaffirme ici, selon moi la Nouvelle Union Française est un parti musulman.

    De la même façon que pour un parti chrétien, je définirai un parti musulman comme un parti qui soit a pour objet la défense des intérêts exclusifs des musulmans, soit a pour finalité la promotion de la religion musulmane dans le cadre public.

    Or, il ressort clairement du site du parti en cause que son objet est de défendre les musulmans. Je vous invite à voir la vidéo tirée de la réunion publique du 8 mai 2010 : on ne fait mention que des musulmans, de la « défense des droits musulmans », explicitement l’objet exclusif du parti selon l’orateur filmé.
    http://www.nu-fr.org/index.php?option=com_jvideo&view=watch&id=6&Itemid=2

    Comme je l’ai indiqué dans l’article, défendre l’islam et les musulmans est évidemment une exigence fondamentale. Toutefois, je réaffirme ici le caractère totalement incongru de la création d’un parti politique à cette fin. Dans le contexte actuel et au vu de la situation française, ce n’est pas le biais partisan qui le permettra. Il faut trouver d’autres voies.

    Salamaleykoum,

    Al-Saffâh

  • 5
    Perrin 13 juillet 2010

    Merçi pour votre réaction mais vous ne m’avez pas convaincu. je regrette le manque de solidarité envers un mouvement comme la Nouvelle Union Française. Et combien même se serait un parti musulman cela ne veut pas dire qu’il défende exclusivement le droit des musulmans qui d’ailleur n’est pas très défendu. D’autre part, je me suis toujours étonné de la peur que peuvent avoir les musulmans envers eux-même. Les initiatives de musulman sont très peu souvent encouragé par les musulmans. Il n’y pas pire critire qu’un musulman envers un musulman. En réagissant ainsi vous laissez le champs libre aux courants de l’islam les plus dur, eux n’ont pas peur de leur conviction et l’affiche au grand jour et c’est pour cette raison qu’il progresse. Plutôt que de jeter l’anathéme sur cette formation politique, attendez de voir la suite. Pour ma part je leur souhaite le meilleur à la Nouvelle Union Française.

  • 6
    Al-Saffâh 13 juillet 2010

    Salam aleykoum,

    C’est votre droit légitime de ne pas être convaincu, nous sommes sur un espace d’échanges et de débats tout à fait libre. Bien au contraire, les opinions contraires permettent de discuter et d’affiner la réflexion.

    Je me permets toutefois un commentaire relatif à votre dernière réponse : en effet, je la trouve symptomatique d’une façon de penser assez répandue dans la communauté. Très souvent, en cas de désaccord avec une idée ou une personne, l’accusation d’absence de solidarité avec la communauté est formulée. Comme s’il n’était pas possible d’accepter la diversité des perceptions, des regards et des pensées. Comme si la discussion devait nécessairement mener à la division ou à la mise en danger de cette communauté.

    En conséquence de quoi, j’ai tendance à penser que c’est vous qui avez peur. Peur de la diversité des réflexions, peur de l’hétérogénéité des positions. Vous croyez que sortir du rang, sortir du consensus selon lequel tout ce qui vient de la communauté est nécessairement bien est une menace mortelle.

    Je vous invite à ne plus avoir peur, à avoir confiance dans votre foi et votre esprit : si vous entreprenez cette démarche, vous comprendez très vite que l’idée d’un parti politique musulman au sein d’une République laïque où les musulmans sont mal perçus est parfaitement inefficace.
    D’une part, car ce parti ne comprend pas comment fonctionne le jeu politique français. Dans ce jeu politique, il n’y a pas de place pour des partis reposant sur une base confessionnelle. Est-il sérieux de vouloir prendre part à un jeu sans en respecter les règles ?
    D’autre part, car ce parti va renforcer la méfiance à l’égard de la communauté, au motif qu’elle sera soupçonnée de vouloir instaurer un communautarisme politique de mauvais aloi.
    Pour le dire simplement, Nouvelle Union Française est selon moi une formation vouée à l’inefficacité la plus absolue voire à la contreproductivité au regard des objectifs qui sont les siens.

    Il faut donc conserver son sens critique : ce n’est pas parce qu’une initiative vient d’un musulman qu’elle est forcément bonne. Je ne soutiendrai donc pas une erreur, sous le seul prétexte que c’est une erreur initiée par un musulman. Une erreur reste une erreur.

    Enfin, je termine avec votre idée selon laquelle critiquer les mauvaises initiatives provenant de membres de la communauté revient à soutenir les extrêmistes. C’est une idée fort curieuse dont je vois mal le fondement et la justification.

    Fondamentalement, la progression des extrêmes provient toujours des difficultés connues par un groupe déterminé. Pour nous, il s’agit des musulmans. Il s’agit donc de résoudre ces difficultés, pour que la voix des extrêmistes ne soit plus audible.

    En critiquant Nouvelle Union Française, je mets en avant une mauvaise solution à un vrai problème, celui de la défense des droits des musulmans.

    Selon moi, des groupes de pression économique, des lobbys et des structures associatives sont les meilleurs vecteurs pour cette défense. J’appelle à l’organisation des musulmans, mais dans un cadre autre qu’un parti politique.

    En conséquence de quoi, il n’est logiquement pas possible de dire que le sens de mon propos conduit à laisser le champ libre aux extrêmistes. Au contraire.

    Salamaleykoum,

    Al-Saffâh

  • 7
    Perrin 14 juillet 2010

    Quelle peur? Vous continuez à utiliser des mots très excessifs. La peur n’est pas de mon côté mais du vôtre. En effet, vous avez peur d’un nouveau parti qui selon vous ne respecte pas les régles. Mais si ces régles n’étaient pas respectés ce parti serait interdit. Visible si vous étiez en charge d’établir les régles, vous interdiriez ce parti. Vous évoquez l’émergent des extrémistes par les difficultés d’une communauté en indiquant que cette dernière n’est pas suffisamment audible. Pour ma part, c’est une raison mais ce n’est pas la seule. Une façon pour être audition est un parti politique comme la « Nouvelle Union Française ». Bien souvent lorsque de nouvelles initiatives émergent les critiques fusent avant de leur donner leur chance. Et très souvent dans l’histoire les initiatives innovantes ont étés mal perçu.
    Par conséquent, je vous invite une nouvelle fois à la retenu, cela rendra vos propos plus audibles.

  • 8
    Al-Saffâh 14 juillet 2010

    Salam aleykoum

    Cher Perrin, vous avez une approche des règles fort restrictive : selon vous, les règles sont nécessairement des règles juridiques. Pourtant, il existe des règles politiques, sociales, économiques, psychologiques… Il ne faut pas se cantonner à une approche étroite de la notion de « règle ».
    En conséquence, si on ne peut pas dire que Nouvelle Union Française est un parti qui viole une règle juridique, on peut par contre dire que c’est un parti qui n’a pas saisi la règle politique française selon laquelle les formations partisanes ne reposent pas sur une base confessionnelle.
    Bien évidemment, cette règle est non écrite, mais elle s’applique de façon constante et manifeste au vu des fondements politiques de l’Etat français que sont les notions de communauté « nationale » et de laïcité. Si cette règle n’est pas sanctionnée par un juge, elle l’est par les urnes.
    C’est une grave erreur de la part des dirigeants de Nouvelle Union Française d’avoir oublié une telle règle, car, au-delà de l’échec probable de leur projet, ils risquent en plus de susciter une hostilité croissante envers la communauté musulmane.
    Ceci étant dit, nous pouvons clore le débat, quitte à le rouvrir quand Nouvelle Union Française aura remporté une représentation dans une assemblée délibérante quelconque. C’est-à-dire probablement jamais.
    Salamaleykoum
    Al-Saffâh

  • 9
    Perrin 15 juillet 2010

    Cher al-Saffâh,

    Vous parlez des urnes, alors laissez donc les urnes en juger. Vous pensez que des régles non écrites constituent des régles fiables et immuables, quelle naïveté ! Je constate que vous avez qu’une petite connaissance de l’histoire car les minorités d’aujourd’hui peuvent-être les majorités de demain. En effet, nous pouvons clore le débat, à moins que vous ayez envie d’avoir le dernier mot, vous en avez le pouvoir.

  • 10
    Adlane 22 décembre 2010

    Bonjour à tous,

    Clairement j’ai l’impression d’arriver après la bataille, mais bon, comme on dit « mieux vaut tard que jamais » 🙂
    J’ai apporté un premier avis sur la page Facebook de TrouveTaMosquée.

    En parcourant vos propos, Al-Saffah, je lis que votre argumentation part du postulat que la NUFR est un groupe confessionnel, un parti centré sur l’islam, la défense des musulmans et les principes islamiques de façon exclusive.
    Vous dites que la NUFR doit respecter les règles du jeu, et que baser une conception politique sur des motivations purement religieuses est justement un manquement aux « règles ».
    Sans compter « votre » définition d’un parti confesionnel qui est plus du domaine de la fantaisie que la réalité. Le PCD ne prône-t-il pas la promotion des valeurs chretiennes ? l’opposition ferme à l’avortement ? et tout un tas de positions qui, bien qu’elles vous semblent plus « universalistes » que la défense du droit au port du voile, restent de manière indéniable marquée d’une forte empreinte de christianisme (vous aurez saisi l’euphémisme).
    Et puis, entre nous, si le PCD ne lutte pas contre les discriminations à l’égard des chrétiens, là où la NUFR le fait pour les musulmans, c’est peut-être aussi parce qu’il y a un peu plus de discrimination à l’encontre des seconds que des premiers, non ?
    Mais je peux vous le confirme, la NUFR ne privilégie aucune frange de notre population par rapport à une autre. S’il s’agissait de lutter contre les attaques de lieux de cultes chrétiens, juifs ou hindous, nous le ferions. Si les français de confession bouddhiste rencontraient des injustices enormes en termes d’accès au travail et au logement, nous le dénoncerions.
    Sauf que… nous ne pouvons être sur tous les fronts à la fois (les recrutements sont ouverts 🙂 ) et nous nous indignons de ce qui est un fléau de notre temps : le musulman bouc émissaire. Ce sont les français musulmans qui connaissent la hausse la plus importante de lieux de culte attaqués. Ce sont les français au nom « un peu trop musulman » qui connaissent le plus d’injustice sur l’accès au logement et ce sont les musulmans qui sont payés 15% de moins sur leur fiche de paie à expérience et niveau d’étude équivalent. Pas les bouddhistes, les chrétiens ou les népalais 🙂
    De plus, les règles en politique il en existe, certes. Mais il existe aussi une règle consistant à dire que c’est la règle du plus fort qui prime, malheureusement. L’exemple le plus frappant, c’est que dans les années 30, si vous étiez juif, vous auriez beau agiter votre carte d’identité allemande, la loi du plus fort faisait que le papier ne faisait plus forcément la nationalité, ni le droit de vivre…
    Il est extrêmement important de comprendre les règles du monde dans lequel on évolue, je suis d’accord, mais qui vous dit que la NUFR ne le sait pas ? D’ailleurs, partir d’un état des lieux visant à lutter contre les discriminations faites à l’égard des musulmans ne fait pas de vous un politicien communautariste, encore moins un islamiste. Samedi dernier, par exemple, j’ai vu beaucoup de personnes du NPA ou de la LDH manifester contre les Assises sur l’Islamisation : étaient-ils plus « musulmans communautaristes » que certains musulmans restés dormir chez eux ? Ou ne faisaient-ils pas juste que lutter contre une manifestation d’un climat islamophobe ?

    Pour conclure, je vais vous dire le fond de ma pensée.

    Votre analyse, bien que je ne la partage pas comlètement, part d’un bon fond qui peut se résumer par une volonté de canaliser nos forces dans la bonne direction pour un but commun : faire de notre monde un monde meilleur, et de notre pays un pays plus humain. Mais je ne crois pas que le terrain politique ne puisse pas être investi pour porter ces valeurs d’humanisme. Il faut arrêter de passer son temps à calculer le ROI de telle ou telle action sur l’image qu’aura notre communauté : si on doit se battre pour qu’un député ou un élu parle sans langue de bois des problèmes que rencontrent les française musulmans faisons-le ! Au lieu d’imaginer que cela risque de dégrader notre image. Et puis quand on a touché le fond, on ne risque plus de tomber plus bas.

    Enfin, je suis conscient que personne ne nous pardonnera une mauvaise communication autour de nos intentions. N’est-ce pas ? 🙂

    Adlane

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