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La Grande mosquée de Djenné, Mali

mosquee djenne vue de loin avec le zouk

Pour continuer notre parcours des mosquées du monde représentant un « élément », après la mosquée de « Fer », nous allons nous attarder sur la mosquée de Djenné, que l’on pourrait surnommer « mosquée de terre ».

En effet, c’est le plus grand édifice construit en terre crue « adobe » au monde. Situé au Mali, dans la cité de Djenné, le bâtiment est considéré comme la réalisation majeure du style architectural soudano-sahélien, et est également l’un des symboles de l’Afrique subsaharienne.

La mosquée ainsi que les quartiers anciens de la ville ont d’ailleurs été inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1988.

mosquée djenne

La construction de cet édifice religieux commença en 1906, et fut probablement achevée en 1907 ou 1909. Cette construction fut dirigée par Ismaïla Traoré (chef de la corporation des maçons de Djenné).Djenné faisant partie du territoire de l’Afrique occidentale française à cette époque, la construction a probablement été aidée administrativement et économiquement par l’autorité française.

Cependant, les origines d’un lieu de culte musulman sur ce site sont bien plus anciennes, en effet la présence d’une mosquée en ces lieux est rapportée dès le XIII eme siècle. Celle-ci possédait d’ailleurs l’un des centres d’enseignement islamique les plus importants d’Afrique durant le Moyen Âge. Les madrassas de Djenné ont ainsi accueilli des milliers d’étudiants pour leur enseigner le Coran.

mosquee djenne en mali

Comme évoqué en introduction, la mosquée de Djenné est construite en briques de terre crue appelé « adobe » ou encore « banco » en Afrique. Cette matière composée d’un mélange d’argile, d’eau et de paille hachée, est moulée et séchée au soleil pour obtenir des briques solides.

L’édifice fut établi sur une plateforme surélevée afin de prévenir les risques d’inondation. Risques bien réels, car lors de la crue annuelle du Bani, certains secteurs de la ville peuvent se retrouver inondés.

Le bâtiment fait 20 mètres de hauteur, et vu de dessus il représente un carré de 75 mètres de côté. Un toit recouvre la moitié de celui-ci, l’autre moitié étant une cour de prière à l’air libre. Une salle de prière est également aménagée dans une enceinte fermée derrière la partie couverte. La capacité totale d’accueil de la mosquée est de mille personnes. Trois grands minarets de forme rectangulaire dominent le mur de prière (quibla),  qui lui est orienté vers l’est en direction de la Mecque.

L’épaisseur (de 40 à 60 centimètres) des murs du bâtiment varie en fonction de leur hauteur, les plus hauts étant les plus épais afin demini-minaret mosquee djenne soutenir leur poids. Des branches de palmier insérées dans les murs permettent d’absorber les contraintes dues aux variations climatiques. Elles sont également utilisées comme échafaudage permanent pour les opérations d’entretien de l’édifice, ce qui lui donne un aspect hérissé vraiment caractéristique.

Plutôt que d’opter pour une modernisation hasardeuse, la conservation de l’intégrité historique du monument a été privilégiée. A l’exception, d’un système de haut-parleurs, la mosquée n’a pas reçu d’équipements modernes.

Malgré cela, sa conception « naturelle » la dispense par exemple, d’un système de climatisation, car les épaisses parois en terre isolent l’intérieur du bâtiment des plus fortes chaleurs pendant la journée, et le protégent du froid durant la nuit.


L’implication des habitants dans l’entretien

L’entretien régulier de la mosquée est rendu indispensable par le choix de son matériau de construction. L’adobe est très sensible à l’érosion provoquée par l’action conjuguée de la pluie, du soleil et des écarts de température entre le jour et la nuit.

Toutes les générations de la communauté des habitants de Djenné sont représentées lors de l’entretien de l’édifice. Et plutôt que de le percevoir comme un moment pénible, celui-ci est réalisé dans le cadre de festivités annuelles, avec musique et restauration traditionnelles.

implication du peuple pour la mosquée

L’enduit nécessaire à l’entretien est préparé durant les jours qui précèdent les festivités. Celui-ci doit être remué régulièrement, et généralement ce sont des jeunes enfants qui jouent dedans qui se chargent de cette tache.

Une fois prêt, il est apporté par des adultes auprès de la mosquée. Mais pour égailler cette étape, on organise : « la course de celui qui arrivera le premier à la mosquée avec son chargement d’enduit ».

Afin de procéder au crépissage, des jeunes hommes montent sur les parois du bâtiment par l’intermédiaire de l’échafaudage permanent. L’eau nécessaire durant cette opération est


apportée par les femmes et les jeunes filles. Tout le processus d’entretien est dirigé par des membres de la corporation des maçons. Et tout cela se déroule sous le regard bienveillant des anciens qui par le passé, ont eux-mêmes œuvré pour cet entretien annuel de l’édifice.

La matière utilisée dans la construction de cette mosquée atypique, peut paraître fragile aux premiers abords. Mais de cette fragilité est née une force, car en impliquant toute la communauté de la ville, ce bâtiment plus que centenaire, permet de souder les liens des hommes entre eux et à travers les différentes générations.


crédit photo : go mali, marti, chris & versal

Vos réactions 4réaction(s)

  • 1
    Adam 14 février 2011

    elle ressemble étrangement à la mosquée de Fréjus : c’est normal, elle lui a servi de modèle : http://www.trouvetamosquee.fr/mosquee-frejus/

  • 2
    asma 22 août 2011

    Machaa Allah !
    salam ‘aleykom wr wb

  • 3
    allah woacba 4 novembre 2011

    elle est trop belle!!!!

  • 4
    Olwa 5 janvier 2013

    Ce site peut vraiment bien servir comme pour moi, quand j ‘ ai eu un exposé sur cette mosqué, j ‘ai foncé sur ce site le sachant utile et rapide.

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