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Agir contre l’islamophobie

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CCIF islamophobie


En quinze jours cinq mosquées ont été profanées. Ses agressions à caractères  islamophobes sont devenues trop fréquentes. C’est insupportable et on voudrait réagir face à cette haine. Samy Debah, président de l’association « Collectif Contre l’Islamophobie en France« , répond à nos questions.


Quels sont les moyens mis à la disposition des mosquées pour réagir face à ses agressions?

En cas de profanation d’un lieu de culte, d’une tombe ou encore d’agression d’une personne, le reflexe à avoir est de porter plainte au commissariat ou à la gendarmerie en prenant soin de garder toute trace utile pour l’enquête. Cela suppose qu’il ne faut surtout pas effacer les inscriptions haineuses, les marques d’incendies éventuelles etc, tant que les autorités de police n’ont pas constaté les faits sur place. Ces traces sont comme une signature des auteurs du méfait.

La seconde chose à faire est d’informer les fidèles et l’opinion sur l’évènement. Cela permettra de sortir de l’isolement et de la peur dans lesquels veulent les plonger les agresseurs. C’est aussi le moyen d’être plus vigilant. Ainsi une personne pourra mettre en relation toute information susceptible de faire avancer l’enquête et donc d’appréhender le(s) auteur(s) de ce crime.

Les responsables des lieux de cultes doivent également prévenir leurs élus (maire, député) et le préfet en leur demandant de faire preuve de solidarité lorsque des citoyens sont agressés pour leur convictions.

Enfin, il ne faut surtout pas oublier de prévenir la permanence du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) qui apportera ses précieux conseils à ce sujet.

D’autant plus que nous avons besoin de chiffres à l’image de la réalité afin de présenter ces données aux autorités, les mettre face à la réalité des citoyens de confession musulmane en France pour exiger une action concrète.


Nous musulmans comment peut-on agir ?

Exercez vos droits de citoyens, ne plus se taire, ne plus laisser passer les brimades et injustices quotidiennes. Elles alimentent le climat islamophobe actuel.

Il est très important que l’opinion publique sache ce qui se passe dans un pays qui prétend être le chantre des droits de l’homme. Des hommes et des femmes aujourd’hui en France sont discriminés, agressés parce qu’un discours de haine à leur encontre est de plus en plus ouvertement tenu. Cela a des conséquences très graves à la fois sur les personnes directement atteintes mais également à terme sur l’ensemble des avancées en matières des droits de l’Homme parce que là ou les droits d’une partie de la population reculent c’est l’ensemble des droits des citoyens qui fait un bond en arrière.

Il faut donc informer sur ce que l’on vit en alimentant tous les supports à disposition, ce que ne souhaitent pas les islamophobes qui tentent de museler la parole des défenseurs des droits en les empêchant d’accéder aux supports d’information traditionnels du pays.

Il faut systématiquement interpeller les décideurs sur leurs devoirs vis-à-vis du respect de libertés fondamentales qui sont mis à mal par la prétendu défense de la laïcité que tentent les islamophobes de transformer en une arme de destruction massive des musulmans.


Comment peut-on vous aider ?

Je vois trois façons efficaces de nous aider :

1.      Les remontées d’information au CCIF : celui ci informera sur la réalité des discriminations et des discours de haine que vivent les citoyens de confession musulmane en France afin de gêner ceux qui veulent faire des musulmans les boucs émissaires de tous les maux du pays et surtout rendre compte de la vérité.

2.      Le bénévolat : A travers le CCIF il existe un réseau énergique de personnes et d’organisations voulant s’engager pour faire reculer l’intolérance et soutenir le vivre ensemble mais celui-ci doit être  développé pour être encore plus efficace. Cela suppose que les régions où nous n’avons pas de relais doivent nous rejoindre pour élargir notre travail et apporter une aide de proximité aux victimes d’islamophobie.

3.      Les adhésions au CCIF : L’association existe depuis 7 ans et vit du bénévolat de ses acteurs et du soutien de quelques personnes, mais aujourd’hui les cas d’islamophobie se sont multipliés de façon inquiétante et afin de continuer à délivrer un soutien de qualité aux victimes, nous avons besoin des personnes qui comprennent que c’est le combat d’actualité pour lequel nous devons tous nous unir. Si nous ne le faisons pas, personne ne prendra notre défense… ça serait aussi contribuer à donner une légitimité à des instances qui ne sont pas forcément représentatives de notre voix.

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