Une solution pour les musulmans du XVIIIe ?

Nous connaissons tous le manque cruel de lieux de culte à Paris, et plus particulièrement dans le XVIIIe arrondissement où les prières du vendredi se font en partie dans la rue. D’ailleurs, c’est devenu un thème de campagne pour l’UMP et le FN, à qui sera le plus crapuleux pour attirer le plus de voix.

La mairie désireuse d’intégrer l’islam dans la ville – vrai engouement pour l’islam ou simple stratégie électorale ? On ne le saura jamais – prévoit pour 2012 un nouvel institut des cultures de l’islam. Le projet devrait réunir la mosquée Fath et la mosquée Khalid Ibn Walid dans un espace modulable qui permettra d’accueillir environ 2000 fidèles le vendredi. Est-ce que le projet a pris du plomb dans l’aile, selon ICI non. Pourtant, Yabiladi annonce que la défense pourrait mettre à la disposition des musulmans du XVIII^e arrondissement un hangar de 1500 m² afin d’y pratiquer le culte musulman. Le bâtiment est à l’abandon depuis trois ans.

Mais voilà, cette solution ne serait que temporaire en attendant le nouvel institut. Si la mosquée Fath et la mosquée Khalid Ibn Walid décident d’occuper le bâtiment du ministère de la Défense, il faudra obligatoire aménager le hangar, travaux estimés à 180.000 euros. De plus, un loyer mensuel devra être déboursé. Plutôt onéreux pour une solution temporaire.

Une autre inconnue rend l’équation plus difficile, la question de l’indépendance. Si les musulmans sont amenés à utiliser un local de l’Etat, qui les mettra à l’abri des enjeux politiques de la ville ? L’exemple de la mosquée d’Epinay-sur-Seine nous rappelle qu’il est préférable d’avoir son propre lieu et ainsi préserver son culte contre les marionnettistes.

La seconde solution qui s’offre aux deux mosquées est la patience, attendre que l’institut soit construit.

Le poids électoral des musulmans se fait de plus en plus sentir, la campagne présidentielle a déjà commencé et tous les coups sont permis. Il ne faut pas être dupe, la problématique des lieux de prière à Paris existe depuis des années. Espérons seulement que les pouvoirs publics continueront à se pencher sur ce problème, et éventuellement y trouver des solutions plus efficaces, et ce après mai 2012…