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Le Ramadan côté coulisses

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Le mois de Ramadan 2012, c’est dans quelques jours, du coup on commence a se remémorer comment était celui de l’an dernier. Emilie témoigne et nous invite dans la mosquée qu’elle a fréquenté l’an passé avec sa vision de bénévole:

Ramadan approche à grands pas. Chacun prépare son programme qu’il soit alimentaire, télévisuel ou, je vous le souhaite, spirituel. Nous le savons tous, Ramadan est le mois à ne pas louper. Nous faisons tous un effort durant ce mois. En plus du jeûne, nous multiplions nos prières, nos invocations, nos lectures, nos moments en famille et avec la communauté. Pour de nombreux musulmans et musulmanes, Ramadan n’est pas vraiment réussi s’ils ne passent pas leurs soirées à la mosquée pour les prières nocturnes de Ramadan nommés « Taraweeh ».

Quel plaisir de voir nos frères et nos sœurs chaque soir et de prier ensemble voir même de partager le repas de la rupture du jeûne « Ftour » à la mosquée. Qui n’a pas dans son entourage proche un frère ou une sœur rencontré lors du Taraweeh d’un ramadan passé ?

Ces moments de convivialité nous les devons à la bénédiction qu’Allah a mis dans le mois de Ramadan mais pas seulement. Nous le devons également, par la grâce d’Allah, aux efforts d’hommes et de femmes bénévoles dans nos mosquées. Chaque mosquée ou centre culturel prépare Ramadan à l’avance, qu’ils organisent des cours chaque jour et/ou des repas le soir en plus des prières, ou qu’ils vous reçoivent juste pour prier. Le choix de l’imam, des repas, des cours proposés, des activités enfants ou adultes, tout est préparé des mois durant.

 

Qui dirigera les prières ?

Le choix du ou des imam(s) dirigeant la prière est décisive pour la tenue du mois. Il faut voir si les imams habituels n’ont pas prévus d’aller au pays pour l’été ou faire la Omra bénie du mois de Ramadan. Et si l’imam a un empêchement un soir, qui le remplacera ?

Certaines mosquées font le choix de faire venir un imam de l’étranger, d’autres préfèrent faire confiance à leurs imams habituels. Le conseil que je me permettrais de donner à toutes les mosquées : Prévoyez toujours un remplaçant et si l’imam n’est pas de votre ville, assurez-vous qu’il soit complètement intégré aux préparatifs et à l’équipe de la mosquée. Sinon vous risquez des discordes pour pas grand chose ou un Taraweeh sans imam. Cela s’est déjà vu malheureusement.

Cours ou pas cours ?

Le mois de Ramadan est le moment idéal pour mettre en place des cours de religion. Nous sommes tous affamés de nourriture spirituelle donc il est profitable que la mosquée organise un cours ou diffuse des vidéos. Lorsque Ramadan est en hiver, On peut voir dans certaines mosquées l’imam faire un cours rapide entre la prière de Ichaa et Taraweeh afin que ceux arrivé en retard fasse la prière tranquillement. Mais les horaires tardifs de ce ramadan d’été rendent cela difficile. Le temps entre les prières de  Asr et Maghreb est le moment privilégié pour un « dars » (cours). Les frères et les sœurs ont finis le travail ou l’école et chacun(e) attend la rupture du jeun avec plus ou moins de patience. On prête une oreille attentive à ce cours souvent en petit comité autour d’un livre et d’une personne lisant à voix haute ou d’une émission religieuse diffusée sur un mur au rétroprojecteur. Un moment privilégié qui laisse un doux souvenir à se remémorer après ramadan et un enseignement riche à appliquer in cha Allah.

 

À table !

L’image liée à Ramadan dans les esprits des musulmans et des non-musulmans est bien celle d’une table généreusement pleine de nourritures. Nous profitons tous du mois béni pour nous retrouver en famille et entre amis autour de plats de chez nous ou d’ailleurs allant du classique tajine, du  douez pour les berbères ou encore du tieboudien sénégalais en passant par le très exotique hachis parmentier (qui est en passe de devenir mon plat traditionnel de Ramadan, origine française oblige).

Beaucoup de mosquées ne sont pas en reste question repas. Pour ceux qui ont pu suivre Baddre Eddine dans son « Ramadan Road Trip » l’an passé, vous avez pu lire qu’il a été quasiment chaque soir invité à partager avec les frères un repas à la mosquée. La harira était même le plat servie en  entrée à chaque fois selon ses dires.
Les gens qui profitent de ce repas ont souvent le même profil, beaucoup sont loin de leurs familles (étudiants, immigrés) et il y a aussi des convertis mais ils ne sont pas la majorité. Certains viennent car ils n’ont pas les moyens de se nourrir mais généralement c’est plus la convivialité qui les amènent à rompre le jeûne ensemble. D’autres viennent en famille faire quelques ftours à la mosquée histoire de vivre cela avec la communauté. Après la prière de Maghreb, chacun s’assoit à table et profite d’un repas simple et nourrissant. Ce repas offert par la mosquée et/ou des dons de fidèles est préparé durant l’après-midi par des bénévoles et servi par d’autres.

Je souhaiterais attirer votre attention sur ces bénévoles. Avant maghreb, alors que nous attendons la prière, eux font les derniers préparatifs, s’assurant que tout est parfait pour nous recevoir. A l’appel à la prière, ils mangent rapidement quelques dattes et vont prier. Puis la prière finie, ils se dépêchent pour mieux nous accueillir dans la salle de repas et nous servent. Pendant que l’on termine de manger, eux commencent. Et quand on se repose en discutant et en attendant la prière de l’Ichaa, eux rangent et font le ménage et cela chaque soir pendant 30 jours. Merci d’avoir une petite pensée pour eux dans vos prières et de les aider quand vous le pouvez et ne pas agir comme « au restaurant » en partant une fois le repas fini. Certains se privent de repas en famille pour permettre à leurs frères et leurs sœurs de vivre un bon mois de ramadan. Sans ces bénévoles, nos mosquées certes seraient peut-être pleines mais tellement moins conviviales et agréables.

Vient le moment de la prière

L’imam désigné quelques mois plus tôt rentre dans la salle de prière. Quelques fidèles viennent en famille, d’autres seuls. Les personnes ayant des difficultés à être debout trouvent les chaises mises à disposition par les bénévoles. On se salue, on s’embrasse chaleureusement. Les enfants attendent le début de la prière pour pouvoir jouer entre eux. Viens le Takbir de l’ Ichaa. Le signal que la récréation des petits commence. C’est par ces jeux innocents et les souvenirs que cela leurs laissera que ces mini musulmans apprendront à aimer et s’attacher à la mosquée. Certains reprocheront aux parents « inconscients » ainsi qu’aux bénévoles de laisser des enfants venir dans un lieu voué à l’adoration d’Allah. Je me demande comment auraient réagis ces gens s’ils avaient été là quand Al Hassan et Al Hussein, alors enfants, montèrent sur le dos de leur grand-père en prière, le Prophète Mohammed SAW, comme sur un cheval.

Mais s’il est important que les enfants puissent venir à la mosquée, il est tout aussi important de ne pas les laisser sortir du lieu ou se mettre en danger. Certaines associations proposent des activités enfants pendant taraweeh mais toutes n’y pensent, pas misant sur les parents pour surveiller les enfants qui eux comptent sur les pré-ados qui, trop occupés à vouloir s’éloigner des petits, les laissent sans surveillance et quittent parfois même la mosquée ni vu ni connu pour jouer autour du lieu. Si cette réalité vous effraie, voyez avec d’autres parents si une halte garderie improvisée est possible et si des parents sont motivés pour le faire à tour de rôle, surtout des gentils papas qui veulent laisser les femmes profiter pleinement de la prière.

La prière de Witr est finie, on se dit « As salam aleykoum. Bonne nuit. À demain in cha Allah » et on quitte la mosquée pressée de rejoindre son lit ou sa table pour un 2ème voir 3ème repas. Reste les bénévoles qui rangent rapidement les chaises, les tapis mis en supplément pour accueillir les fidèles dans les salles de cours et/ou les couloirs. On éteint les lumières et on ferme les portes. La mosquée redevient silencieuse jusqu’à la prière sobh. Les dernières nuits impaires de ramadan, elle restera illuminée plus tard voir toute la nuit pour celles dont les fidèles sont les plus chanceux. Il y aura la fameuse nuit du 27 où la mosquée débordera de vie et où les bénévoles donneront toute leur énergie. Beaucoup de bénévoles, imams compris, finissent le ramadan usés de fatigue mais tous ont la joie dans le cœur d’avoir agis pour Allah et vécu pleinement ce mois béni. Si vous croisez un bénévole, pensez à le remercier, cela le touchera et le motivera à continuer in cha Allah. Et si vous avez le temps et la motivation pour aider, qu’Allah vous facilite et vous récompense. Être bénévole pendant Ramadan est une école de volonté et de patience avec une très belle récompense et beaucoup de satisfaction personnelle. Une école de la vie comme tout ce qui concerne ce mois béni de Ramadan…

 

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Vos réactions 4réaction(s)

  • 1
    AJIB 2 juillet 2012

    as salam aleykoum

    machaAllah que de souvenirs….

  • 2
    Malio 3 juillet 2012

    Merci pour ces quelques mots qui décrivent bien l’ambiance qui règne durant le moi de Ramadhan.

    Shoukran

  • 3
    AbdellahTours 5 juillet 2012

    Salamou `alaykoum,
    La toute première photo, si je ne me trompe pas, c’est celle du Parc du Cinquantenaire (le Centre Islamique et Culturel de Bruxelles, pour être plus juste) en Belgique, avec le professeur Mustafa Kastit face à la table en train de donner un dars ou bien où il répond à des questions (?).
    C’est bien ça ? ^_^
    Et c’était notamment lors de l’une des 2 exceptions (hors de France) où tu étais parti leur rendre visite. 🙂 (y)
    (note : après avoir écrit tout mon commentaire au-dessus j’ai remonté la page et je me suis rendu compte que le simple fait de laisse sa souris sur une image mettait le nom de la ville… lol pas grave, je laisse tout de même mon commentaire)

  • 4
    AbdellahTours 5 juillet 2012

    Merveilleux témoignage, sinon !
    Ma Châ-Allah ! 🙂

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