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Le vide grenier, une solution pour les mosquées

Peu connu par les mosquées, les vide greniers sont une façon de collecter de l’argent pour la construction d’une mosquée, d’une école ou d’un centre culturel. Une source d’argent non négligeable et pas négligée par la mosquée de Montreynaud. Une solution financier, oui mais pas que, nous avons voulu en savoir un peu plus. Nous avons interviewé le président de la mosquée à ce sujet.

 

D’où vous est venue l’idée des vide greniers ? 

Nous nous sommes inspirés de la Mosquée de Givors, une ville située à une trentaine de kilomètres de Saint-Étienne. Dès le moment où nous avions pris connaissance de l’organisation d’une telle manifestation, nous avons pensé que ce serait une belle action à mener dans notre quartier et ce pour plusieurs raisons.
Nous cherchions d’autres modes de collecte d’argent pour le projet de construction de notre future mosquée, un moyen d’aller vers des personnes qui ne font pas forcément partie de l’environnement direct de la mosquée, qui ne fréquentent pas obligatoirement ou régulièrement la mosquée.

C’était aussi, selon nous, un très bon moyen pour affirmer notre volonté de voir la mosquée occuper toute sa place dans le tissu associatif du quartier de Montreynaud et en organisant une telle manifestation vous touchez les fidèles musulmans de votre quartier, de votre ville mais aussi tous les habitants non musulmans de votre quartier dans un cadre qui favorise l’échange, le dialogue et la partage. Nous sommes chaque fois très heureux de voir des non musulmans venir à nos vide-greniers, informés de l’utilisation des bénéfices pour financer la construction de la future mosquée du quartier, et n’hésitant pas à s’offrir quelques bibelots pour apporter leur contribution. L’ouverture des mosquées sur leur environnement est selon nous très important. 

 

Comment s’organise un vide grenier ?

Après avoir déposé une demande d’autorisation aux services halles et marchés de la municipalité, ainsi qu’une autorisation de débit de boisson à la police municipale, il faut s’assurer un lieu de stockage avant de faire appel au don de marchandises. 

En effet, nous avons opté pour la solution qui nous permet de garantir à 100% que chaque euro dépensé sera bel et bien investi dans le projet. Cette solution consiste en la réception des marchandises et la vente directe par les bénévoles de la mosquée eux-mêmes. Nous aurions pu faire comme ce qui se fait classiquement sur d’autre vide-greniers, à savoir vendre les emplacements au mètre carré et laisser les commerçants et les particuliers vendre leur marchandise pour leur propre compte, mais cela aurait pu amener à une certaine confusion chez nos visiteurs qui s’attendent à ce que l’argent versé soit utilisé par la mosquée pour son projet, une forme d’achat solidaire « j’achète et je fais une bonne action en même temps ».

Nous faisons aussi appel à nos fidèles pour nous fournir gâteaux et autres douceurs pour compléter notre stand buvette qui propose les classiques sandwichs, boissons, glaces italiennes, barbe à papa etc…

Nous annonçons ensuite l’événement à l’aide de notre liste de diffusion, sur les réseaux sociaux, sur les sites spécialisés, dans les mosquées de la ville (affichage et annonces) ainsi qu’en placardant des affiches dans le quartier et dans la ville. Parfois, mais ce n’est pas systématique, nous bénéficions d’un papier dans le quotidien local.

Nous pouvons, wal hamdoulillah, compter sur de nombreux bénévoles, frères et sœurs pour les différentes tâches que sont la réception, le tri, l’installation et la vente des marchandises, la tenue de la buvette et le nettoyage de la place à la fin de la journée.

 

Combien vous rapporte un vide grenier ? 

En fonction de la communication faite autour de l’événement et de la météo du jour, notre bénéfice pour la journée varie entre 3 000 et 10 000 euros wal hamdoulillah.

 

Auriez-vous un mot pour les mosquées qui envisageraient d’organiser un vide-grenier ?

Un vide-greniers, c’est une formidable opportunité pour une mosquée de toucher un public plus large que celui de ses propres fidèles et donc d’atteindre plus de donateurs potentiels pour financer ses projets. Au-delà de l’aspect financier, c’est un bel outil de communication tant au sein de la communauté qu’en dehors. L’organisation demande une forte mobilisation des bénévoles, frères et sœurs, et une bonne logistique. Enfin, la loi donne à chaque association le droit d’organiser deux vide-greniers par an.

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